Portrait | Simon Fortin
Simon Fortin est inhalothérapeute et pilote automobile. Diplômé du Cégep de Valleyfield, l’amateur de sport prouve que malgré le domaine exigeant dans lequel il évolue, il est possible de concilier le travail et sa passion.
Son premier contact avec la profession a été fait par hasard, à la suite d’un match de hockey dans une ligue de garage. Ayant alors 16 ans, Simon discute de son inscription imminente au cégep avec d’autres joueurs. Le domaine de la santé l’intéresse, mais il n’est pas certain de vouloir aller en Soins infirmiers. C’est alors qu’une personne lui lance : « Je suis chef du département d’inhalothérapie à l’hôpital de Valleyfield. Si tu veux, je peux te faire faire un stage d’une journée! »
Il accepte l’invitation et quelques jours plus tard, on lui fait découvrir l’urgence, les soins intensifs et même les étages. C’est ainsi que Simon a son coup de foudre pour la profession.
Il s’inscrit donc au Cégep de Valleyfield dans le programme d’Inhalothérapie, où il passera trois ans à concilier les études et le sport puisqu’il se joint à l’équipe de volleyball du Noir et Or. Un parcours chargé qui lui a permis de développer sa discipline, selon lui : « J’avais des pratiques parfois le matin, parfois le soir, en plus de mes cours d’Inhalothérapie, qui est un gros programme, mentionne-t-il. C’était intense, mais j’ai adoré mon expérience, surtout grâce à l’encadrement que j’avais de mes enseignants et de mes entraîneurs. »
Il avoue toutefois que les examens théoriques ont été un défi pour lui durant son cheminement. « On a des cours de chimie, de physique, de ventilation; c’est beaucoup de par cœur, partage-t-il. Les cours de pharmacologie, c’était brutal : il fallait apprendre tous les médicaments, les dosages et les effets secondaires! Mais on n’avait pas le choix, il faut passer par là parce qu’on en a encore besoin dans le cadre de notre travail et du moment que tu comprends ça, ça aide à persévérer. »
Il fait son externat à l’Hôpital du Suroît et à la suite de sa diplomation, il accepte un poste à l’Hôpital Barrie Memorial à Ormstown, qu’il occupe depuis. En tant qu’inhalothérapeute, Simon travaille la ventilation, soit tout ce qui est intubation de patients ou ce qui touche les respirateurs. De plus, il gère en grande partie des personnes asthmatique ainsi que des patients MPOC (NDLR : ayant la maladie pulmonaire obstructive chronique), qui sont habituellement des anciens fumeurs ou des fumeurs actifs qui ont des problèmes causés par la cigarette. Bref, tous ses patients « ont de la misère à respirer », résume-t-il.
Il soutient que son parcours collégial lui a permis d’être prêt dès le premier jour sur le marché du travail. Les nombreuses opportunités de pratiquer, que ce soit sur ses pairs ou sur des mannequins, de même que les stages dans des milieux diversifiés, l’on amené rapidement à prendre confiance en ses moyens. « On a travaillé avec tellement d’inhalothérapeutes qui ont des méthodes de travail différentes, que tu vois tout ça et tu prends un peu le meilleur de tout le monde », soutient Simon.
Briser les préjugés
Le sport a toujours eu une place intégrante dans la vie de Simon et ce n’est pas le domaine de la santé qui lui a fait mettre de côté cette passion. En plus d’occuper son poste d’inhalothérapeute, il est pilote automobile pour une série de NASCAR.
Dès son embauche à l’hôpital, il a été honnête avec son employeur quant à ses activités et ce dernier ajuste son horaire en conséquence. L’inhalothérapeute insiste sur le fait que malgré les croyances populaires qui disent souvent que lorsqu’on travaille en santé, il n’y a rien d’autre, il est possible d’avoir une certaine flexibilité d’horaire permettant de vivre ses passions.
En plus d’être pilote, Simon fait aussi partie de l’équipe médicale de différents circuits automobiles, dont le Grand prix de Formule 1 à Montréal. S’il y a des accidents avec les conducteurs, son équipe intervient et fait des transports en hélicoptère du circuit à l’hôpital.
« Quand je me suis inscrit dans mon programme au cégep, je ne savais pas que c’était quelque chose de possible que de travailler pour la F1 en tant qu’inhalothérapeute, indique-t-il. C’est tellement une facette différente de recevoir des patients à l’urgence ou de traiter des patients en soins de longue durée! »
Pour réussir à réaliser tout cela, il martèle qu’il faut énormément de rigueur. Il raconte qu’à de nombreuses reprises, il a dû faire son quart de travail le vendredi, avant de faire jusqu’à 16 heures de route pour aller à une compétition s’étirant toute la fin de semaine, avant de revenir dans la nuit du dimanche au lundi et repartir sa semaine de travail.
Cette rigueur est issue de son parcours au Cégep, relève Simon. Il explique qu’ayant dû concilier son sport avec un programme exigeant, il a réalisé qu’avec les efforts nécessaires, tout était possible. « Maintenant, je suis quelqu’un qui vit à la minute, où tout est planifié dans ma vie et c’est ma seule façon de réussir à faire tout ça, mentionne le pilote. Ça a l’air épuisant à faire et ce rythme n’est pas pour tout le monde, mais moi, c’est ma passion. J’aime l’adrénaline, j’aime ça quand ça bouge, alors c’est vraiment une facette que je peux aller chercher quand je fais ces événements-là. »
Titulaire d’un baccalauréat en gestion, où il a notamment suivi plusieurs cours axés sur le domaine médical, Simon garde cet atout en poche pour plus tard, lorsqu’il sentira qu’il aura tout vécu sur le terrain. Non seulement la pédiatrie l’intéresse beaucoup, il voit aussi de loin les nombreux postes qui seront à combler avec le nouvel hôpital à Vaudreuil-Dorion. Il reste maintenant à voir si des opportunités se présenteront à lui et dans le cas échéant, si c’est une conversation hasardeuse qui sera à nouveau à l’origine de ce qui le mènera vers de nouveaux défis.
Photo de pilote : courtoisie de Simon Fortin