Portrait | Guillaume Duclos
Après avoir passé 8 ans comme infirmier auxiliaire, Guillaume Duclos s’est lancé dans une toute nouvelle aventure, soit de tout laisser tomber et retourner aux études afin de devenir éducateur à l’enfance.
Jeune, Guillaume a très tôt été intrigué par le domaine de la santé. Ayant passé beaucoup de temps dans les hôpitaux à cause des problèmes de santé de son père, il sentait que c’était naturel pour lui de poursuivre dans cette voie.
Toutefois, il réalise rapidement qu’il aime le métier, mais moins les conditions. Il avoue ne pas avoir beaucoup de vie à l’extérieur du travail et avoir de la difficulté à voir des amis ou même sa famille. Après plusieurs années en poste, il se décide à débuter une démarche de réorientation. Il rencontre un conseiller d’orientation et à la suite de plusieurs tests, le métier d’éducateur à l’enfance ressort.
C’est de cette façon que Guillaume prend la grande décision de tout recommencer. Il s’inscrit sur le site Web du Cégep de Valleyfield à la Formation continue et envoie un CV ainsi qu’une lettre de motivation. Il est finalement accepté à l’AEC en éducation à l’enfance, un programme d’environ un an et demi.
Il adore son expérience et les conditions dans lesquelles il peut évoluer pendant son parcours. Il vante la formation qu’il juge très complète, le grand soutien de ses enseignantes et le concept d’apprentissage en milieu de travail. « L’avantage, c’est que tu sais rapidement si c’est fait pour toi ou pas, fait remarquer Guillaume. En plus, tu es payé comme si tu étais déjà sur le milieu du travail, autant quand tu es sur le plancher que pour les jours de classe. Ça aide à pallier le manque de main-d’œuvre dans les CPE. »
Au départ, sa plus grande peur a été d’être un homme dans le milieu. Il pensait qu’il y aurait de nombreux stéréotypes et de préjugés à son égard, autant par ses collègues que par les parents. « J’avais peur de ce que les gens allaient dire, avoue Guillaume. Mais finalement, les parents te regardent bizarrement la première fois, mais parce qu’ils pensent que tu en es un toi-même. Et pour les collègues, on m’a engagé dès mon deuxième mois de stage. Il n’y a pas de préjugés, c’est tout le contraire : on prend soin des hommes qui poursuivent dans le domaine. »
L’éducateur travaille ainsi depuis le début de sa formation en CPE. Il partage que bien que les enfants lui en fassent voir de toutes les couleurs, il n’en reste pas moins qu’il est « mort de rire » les trois quarts du temps et qu’il n’y a pas plus vivants que ces derniers.
« Je ne viens pas travailler, je viens m’amuser, soutient-il. Le métier m’a appris à retrouver mon cœur d’enfant. »
Il y a assurément des moments plus difficiles. Il travaille constamment sa patience et sa capacité d’adaptation. Il indique toutefois que les collègues, jusqu’à la directrice, sont toujours là les uns pour les autres. Si une personne a besoin de cinq minutes pour prendre l’air ou si ça va moins bien, il y a toujours quelqu’un pour prendre le relai. Et cela est bien précieux pour lui.
Avec l’expérience, Guillaume pense comprendre le lien qui unit les deux professions qui l’ont attiré. Selon lui, infirmier et éducateur sont deux métiers qui se ressemblent, mais avec des clientèles très différentes. Dans les deux cas, on donne des médicaments, on s’occupe de personnes, il y a un côté relationnel puissant. « Tu t’attaches vraiment, dit-il. Je travaillais dans un CHSLD et si l’un de mes patients mourait, j’étais triste. Là, je suis triste parce qu’ils partent pour l’école. Sinon, changer une couche d’un enfant ou d’un adulte, c’est la même chose, sauf qu’il y en a pas mal moins dans mon cas! (rires) »
Maintenant éducateur depuis 3 ans, il adore son travail autant que le premier jour et sent qu’il est réellement à sa place. Ses aspirations? Demeurer en CPE pour longtemps. « On éduque les enfants de demain. C’est un beau métier, c’est mon métier. Je suis éducateur à l’enfance. »