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Portrait | Camille Deschamps

Portrait

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Camille Deschamps est un modèle de persévérance. Enceinte au secondaire, elle a terminé ses études avec un jeune bébé pour devenir éducatrice spécialisée, métier qu’elle pratique au Cégep de Valleyfield depuis maintenant 9 ans.

« Je suis tombée enceinte à 16 ans », lance-t-elle en guise d’introduction. Une grande étape et un changement majeur dans la vie de celle qui était alors en quatrième secondaire.

Camille décide de garder l’enfant avec son conjoint, mais aussi de terminer ses études, et ce, sans perdre une année. Elle accélère le processus en complétant sa cinquième secondaire aux adultes, en trois mois seulement, pour avoir son diplôme avant d’accoucher.

C’est ainsi qu’en janvier 2013, Camille met au monde une petite fille. À peine remise de cet événement inoubliable, elle doit faire sa demande d’admission au SRAM. Ne sachant pas quoi faire pour la suite de son parcours, elle s’inscrit dans un DEP en secrétariat, où elle est admise.

Toutefois, elle se remet rapidement en question. Son père et sa belle-mère sont éducateurs spécialisés, et sa mère était préposée aux bénéficiaires à cette époque. Le côté humain a ainsi toujours été très présent chez elle. « J’ai vite réalisé qu’Excel, ça ne me tentait pas. Encore aujourd’hui, j’haïs ça, indique Camille. C’est comme ça que j’ai finalement décidé d’aller en [Techniques d’éducation spécialisée]. Je suis allée avec ce que je connaissais, ce qui rejoignait mes valeurs. »

Elle commence son parcours collégial au Cégep de Valleyfield alors que sa fille n’a que neuf mois et obtient son DEC en 2016. Elle avoue avoir eu des hauts et des bas durant ces trois années. Ayant toujours eu une facilité à l’école, elle ne voyait pas l’utilité d’étudier. Après quelques échecs en début de parcours, elle a su se redresser et se doter de stratégies pour réussir. Financièrement, c’était aussi difficile par moments. « J’ai dû faire l’acquisition d’une voiture parce que j’ai eu trois stages à Beauharnois et non à Valleyfield, se souvient Camille. Je n’avais pas d’emploi, je ne vivais que sur les prêts et bourses. »

Elle complète son programme technique malgré ces embûches et termine d’ailleurs celui-ci en force. Lors de son stage final, elle fait un travail sur l’intimidation et la cyberintimidation dans le cadre de son projet synthèse. Elle publie ainsi un statut Facebook qui devient instantanément viral… très viral. « En fin de journée, on était déjà rendu à plus de 10 000 commentaires! raconte l’éducatrice spécialisée. Le lendemain, des médias tentaient de me rejoindre, ils appelaient directement au secrétariat où je faisais mon stage. J’ai même amené une étudiante avec moi à Salut Bonjour. »

Au même moment, un poste s’ouvre au Cégep de Valleyfield, soit celui d’accompagnatrice d’étudiants. Lors de son entrevue, la belle histoire en lien avec sa publication sur les réseaux sociaux, de même que son parcours fait dans ce même établissement, font en sorte qu’elle est déjà connue à l’interne. Elle obtient ainsi ce premier emploi, où elle soutient différents étudiants en situation de handicap dans de nombreuses situations du quotidien.

Rapidement, Camille fait plus que de l’accompagnement : elle travaille beaucoup dans l’éducation, dans la sensibilisation. Elle aide la communauté étudiante dans sa gestion du temps, sa gestion de l’anxiété, elle discute avec des enseignants de nouvelles stratégies, et plus encore. Cela finit par lui valoir son poste d’éducatrice spécialisée au Cégep. Depuis, elle poursuit son mandat éducatif, tout en accompagnant des personnes atteintes d’un trouble du spectre de l’autisme.

« Quand je suis arrivée, je suivais cinq étudiants TSA, mentionne l’éducatrice spécialisée. Aujourd’hui, au SAIDE, on en a une trentaine de déclarés. Il y a vraiment une augmentation de cette clientèle alors mon but est de voir comment est-ce qu’on peut les accompagner le mieux possible. »

Un exemple concret de ce que Camille a su faire pour aider à cela est de développer un projet de « midis jeux » pour ces étudiants. « Un mardi sur deux, on sort des jeux de société tout le monde ensemble et on va travailler les habiletés sociales, la création d’un filet de sécurité, la création de liens avec des gens qui vivent les mêmes réalités, explique-t-elle. L’autre semaine, on sort la [Nintendo] Switch. »

Et ce n’est pas tout. Elle complète, au moment d’écrire ces lignes, une AEC en zoothérapie et interventions harmonisées au Cégep de Granby, dans le but de lancer un projet de chiens d’établissement, qui lui permettrait d’utiliser des animaux dans le cadre de ses interventions. Actuellement à l’essai au Cégep de Valleyfield, elle voit déjà des résultats positifs.

Ce qui fait de Camille une personne aussi dévouée dans son travail est assurément son parcours inspirant. Elle l’utilise d’ailleurs parfois dans ses interventions. « [Avoir eu un enfant à 16 ans] a vraiment formé ma résilience, croit-elle. Malgré les obstacles, j’ai continué et persévéré. C’est l’fun de voir des étudiants dans la même situation et de leur faire savoir qu’ils ne seront pas pris dans leur situation du moment. Ça leur donne de l’espoir. »

Lors de sa première grossesse, Camille a dû essuyer plusieurs commentaires de gens qui ne croyaient pas en elle. 15 ans plus tard, elle se sent plus épanouie que jamais. « Aujourd’hui, je suis encore avec mon chum, on a une maison, quatre enfants, on est marié, j’ai un job que j’aime, qui me stimule, qui me motive et qui me donne envie de venir travailler le matin, énumère-t-elle. Je suis vraiment là où j’ai envie d’être. »

 

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Nous profitons de l’occasion pour vous partager le projet de chien d’établissement actuellement à l’essai au Cégep, où Camille participe activement, en collaboration avec Gaïa, à propager le bonheur et diminuer le stress auprès des étudiant(e)s nécessitant du soutien. Une belle entrevue à lire ici : Gaïa, le chien qui vous veut du bien – Journal Le Saint-François

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